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Les inscriptions grecques : un monument commémoratif édifié par des notables

Les blocs placés sur le dessus du mur gravés d’inscriptions en grec sont tous approximativement de même taille. L’examen de l’écriture montre qu’un seul graveur ou lapicide a réalisé ce travail.

 En associant 6 de ces blocs, on peut reconstituer le texte suivant :

Inscription N°11.png
Inscription N°8_det.png

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Inscription N°9.png
Inscription N°5_det.png

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incrption grecque 015 copie.png

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Inscription N°2_det.png

Φαμιλία μονομάχων Π(ουβλίου) Οὐ[λπίου --- ἀρχιερέως]

καὶ Κλαυδίας [--- γυ]ναικὸς αὐτοῦ ἀρχιερείας vacat

[καὶ ---]οῦ δυανδρῶν.

Troupe de gladiateurs de P(ublius) Ulpius [grand-prêtre]

et de Claudia [---] sa femme, grande-prêtresse

[et de ---]us duovirs.

En associant 2 autres blocs et en restituant les parties manquantes grâce à nos connaissances des inscriptions d’Antioche, on peut recomposer également ce texte :

Inscription N°7_det.png

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Inscription N°1_det.png

[Φαμιλία] μονομάχων Γ(αΐου) Οὐλπ[ίου Βαιβιανοῦ ἀρχιερέως]

[καὶ Μ(αξίμου) Ἠουείου Δομιτίου Οὐαλεριανο]ῦ Γαΐου δυανδρῶν.

Troupe de gladiateurs de G(aius) Ulp[ius Baebianus, grand-prêtre,

et de M(aximus) Eveius Domitius Valerian]us, duovirs.

Ces inscriptions appartiennent à un monument qui commémorait les éditions de jeux de gladiateurs donnés par les dirigeants de la colonie d’Antioche, les duovirs. Ces derniers possédaient ou louaient la troupe (familia), offraient le spectacle à leurs concitoyens soit à la suite d’une promesse électorale, soit lors du culte en l’honneur de l’empereur, ce que montrent les titres de grand-prêtre et de grande prêtresse du culte impérial. Cette coutume, issue du monde romain, s’est diffusée dans les colonies romaines en Orient, mais aussi dans les cités grecques. Aux concours gymniques et du théâtre traditionnels, se sont donc ajoutés les jeux romains.

Ces spectacles pouvaient se dérouler dans différents lieux. On sait par une inscription latine d’Antioche de Pisidie (L. Robert, Les gladiateurs dans l’Orient grec, 1940, n° 92), datée de la fin du Ier siècle ap. J.-C., qu’un certain L. Calpurnius Longus promit un spectacle au peuple et fit réaliser en deux mois un amphithéâtre de bois. Il y fit donner des chasses de toute sorte, chaque jour, des aspersions de parfum et trente-six paires de gladiateurs pendant huit jours. Le théâtre a pu être spécialement réaménagé pour accueillir ce type de spectacle comme on le voit dans d’autres cités grecques.

Monument commémoratif de Stéphanos, le secutor

Dans la cour du Musée de Yalvaç. Stéphanos est un nom fréquent, nom de bon augure pour ceux qui aspiraient, au prix de leur vie, à obtenir une couronne.

04-05GL Stéphanos.png

ΣΤΕΦΑΝΟC

Στέφανος

Monument commémoratif d’un gladiateur anonyme

Monument commémoratif de Philémôn, le rétiaire.

Dans la cour du Musée de Yalvaç. Le rétiaire est souvent opposé au secutor.

Dédicace de Pasinianus, instructeur dans une école de gladiateurs et arbitre des combats (2e moitié du IIe siècle ap. J.-C.)

Stele_Philemon_detour.png
Dédicace_de_Pansinianus_detour.png

Dans la cour du Musée de Yalvaç. Un combattant de type Thrace ? Voir l’équipement spécifique du Thrace. Celui qui revêt cet équipement et la manière de combattre qui est liée, n’est pas nécessairement de cette origine géographique et ethnique.

04-02GL gladiateur anonyme.png

Monument commémoratif de Podènémos

Dans la cour du Musée de Yalvaç. Podènémos était rétiaire. On le voit brandir son trident en avant.

04-04GL Podènémos.png

ΦΙΛΗΜΩΝ

Φιλήμων

ΠΟΔΗΝΕΜΟ[Σ]

Ποδηνέμος

Τ. Κλαύδιος Πασ[ι]-

νιανὸς Νέος σουμ-

μαρούδης τεκμο-

ρεύσας μετὰ γυνα[ι]-

κὸς καὶ ἀδελφῶ[ν]

Μηνὶ Πατρὶ[ῳ] 

εὐχήν.

Pasinianus était un ancien gladiateur qui, après sa libération, était devenu instructeur (summa rudis) dans une école de gladiateurs (ludus). Leur rôle était aussi d’arbitrer les combats dans l’arène. Son nom complet, Tiberius Claudius Pasinianus Néos révèle qu’il était le descendant d’un affranchi ou d’un Grec qui avait obtenu la citoyenneté romaine sous l’empereur Claude (41-54 ap. J.-C.). Son surnom, Néos, « le Jeune », le distinguait de son père qui portait le même nom. Il fait une dédicace, avec sa femme et ses frères et sœurs, au dieu lunaire Mèn qui porte l’épithète Patrios, « ancestral ». Cela souligne la continuité du culte Mèn qui fut le dieu protecteur de la cité grecque d’Antioche comme de la colonie romaine.

Stèle funéraire de Phôtinos, le chef des chasseurs

chef_des_chasseurs_detour.png

Dans la cour du Musée de Yalvaç. L’inscription révèle sa fonction : chef des chasseurs (archikynegos) et le relief le montre debout, de face, tenant un pieu dans la main gauche et un fouet dans la main droite, son chien à ses côtés. L’épitaphe se termine par la formule habituelle « en souvenir » (μνήμης χάριν). Calpurnius Phôteinos était citoyen, certainement un affranchi ou un descendant d’affranchi de la grande famille des Calpurnii. Les chasses avaient lieu le matin, tandis que les gladiateurs s’affrontaient l’après-midi. Elles pouvaient opposer les animaux entre eux ou les hommes aux animaux.

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